L’évaluation à mi-parcours entamée il y a quelques jours a pris fin cette semaine. Le premier ministre Dr Bernard Goumou en toute responsabilité, a tenu à rendre publics les résultats de cette évaluation des membres de son gouvernement, au cours d’une conférence de presse dans l’après-midi de ce jeudi, 3 août 2023.
À l’exception du ministre délégué à la défense nationale, (pour quelle raison, je ne saurai le dire), tous les membres du gouvernement Goumou ont été évalués. Aucun n’a pas pu répondre à 100% à toutes les exigences, à en croire le chef du gouvernement. C’est tout à fait normal, dans la mesure où, une évaluation c’est de savoir où ça n’a pas marché, pour apporter des corrections appropriées.
Dans sa communication, même s’il n’a pas révélé le département qui n’a pas pu satisfaire aux obligations du contrat de performance signé il y a quelques mois, le chef du gouvernement a confié qu’un des ministères évalués n’a obtenu aucun point à l’issue de cet exercice visant à améliorer la gestion des affaires de l’Etat.
Beaucoup d’observateurs diraient que le fait de ne pas révéler le département en question est une bonne attitude d’un chef d’équipe, pour ne pas dire un chef orchestre. Mais la logique voudrait que les guinéens sachent parmi ceux qui les gouvernent en cette période de transition, quel est celui qui n’a pas été à la hauteur. Parce que demain, cette même personne peut prétendre avoir sacrifier tout pour servir la patrie de façon honorable. Les guinéens, habitués à cet état de fait l’applaudiront sans le moindre doute.
C’est pourquoi, au-delà de ce constat d’insatisfaction de la part du premier ministre Dr Bernard Goumou, concernant ce département dont il tait le nom, le ministre concerné doit en toute responsabilité, quitter le gouvernement, parce qu’ayant prouvé sa médiocrité, si on peut l’appeler ainsi. Puisqu’après cette évaluation, tout ministre qui aura la malchance d’être débarqué, l’opinion se fera sa propre analyse, même si celui qui a été dégommé l’a été pour autre chose.
Dans la gestion d’un pays, il ne faut pas laisser un mauvais précédent pour éviter de créer une brèche dans laquelle d’autres « médiocres » peuvent s’engouffrer pour raconter ce qu’ils veulent après.
À titre d’exemple, sous le régime déchu, toutes les informations concernant des malversations financières parvenaient au président Alpha Condé, mais n’ayant pas agi conséquemment, c’est sa gouvernance qui été interrompue le 5 septembre 2021. Ça serait donc très dommageable pour le CNRD, qui gère une transition, de laisser un tel ministre, profiter des privilèges de l’Etat, alors qu’il n’est pas capable, si je peux me le permettre, de satisfaire au contrat de performance qu’il a dûment signé.
À défaut de prendre ses responsabilités et partir, le chef du gouvernement, Dr Bernard Goumou doit agir pour trouver un remplaçant à ce ministre. Il doit absolument séparer le bon grain de l’ivraie.
Doura, Journaliste politologue