Journalistes agressés par des militaires à Conakry : le SPPG met en garde contre les « signaux annonciateurs d’un climat de musellement des journalistes »
Face à la reprise des manifestations de rue ce mercredi, 17 mai 2023, la junte guinéenne a réquisitionné l’armée notamment sur l’axe Leprince. Alors qu’ils étaient en exercice de leur métier, deux journalistes ont été agressés par des militaires. Une situation qui n’a pas laissé indifférent le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG).
Dans un communiqué feuilleté par la rédaction siaminfos.com, le SPPG a porté à la connaissance de l’opinion l’agression dont ont été victimes deux journalistes : « Ce mercredi encore, 2 journalistes ont été agressés à Bambéto par des militaires postés à quelques mètres du rond-point côté Hamdalaye. Alors qu’ils étaient de passage pour continuer le constat sur l’axe à la suite de l’appel à manifester des Forces Gives de Guinée, Aliou Maci Diallo du site d’information www.laguinee.info et Mamadou Macka Diallo de Guinée 114 ont vu 3 militaires dont l’un s’est détaché du véhicule blindé pour leur demander ce qu’ils cherchaient dans la zone estimant que ce n’était pas un jour de manifestation. Après avoir injurié les 2 journalistes et menacé de percer le pneu arrière de leur moto, il a administré de violents coups à Aliou Maci, heureusement que ce dernier portait un casque de protection sinon on aurait assisté au pire », a déploré le syndicat avant de poursuivre :
« Le SPPG condamne fermement cette autre agression physique et verbale. Bien que les autorités n’ont rien fait pour sanctionner les militaires qui ont agressé la semaine dernière Ibrahima Foulamory Bah derrière la cour de la Primature, nous les exhortons une nouvelle fois à prendre des mesures disciplinaires contre ces agents et à les traduire devant la justice. Le SPPG met toute la corporation en alerte car ces derniers jours, nous constatons beaucoup de signaux annonciateurs d’un climat de musellement des journalistes et médias indépendants du pays. Apparemment, il n’y a aucune volonté de nous protéger ce, malgré les multiples appels du SPPG. Prenons donc notre destin en main. Restez à l’écoute d’éventuelles consignes et orientations du Bureau national », a lancé le syndicat.
Mohamed Lamine Souaré pour siaminfos.com