Charles Wright au tournoi des détenus à la MC: »L’image n’est pas jolie pour lui, pour le procès et pour les victimes » (Asmaou Diallo AVIPA)
Le ministre de la Justice et des droits de l’homme a participé le mardi, 5 septembre dernier à la finale du tournoi des détenus organisé à la maison d’arrêt de Conakry. C’était en compagnie de certains accusés dans les évènements du 28 septembre 2009 dont Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, l’ex président de la junte le capitaine Moussa Dadis Camara et le capitaine Marcel Guilavogui.
Chose qui irrite la présidente de l’Association des victimes, parents et amis du massacre du 28 septembre 2009 (AVIPA).
A en croire Dame Asmaou Diallo, c’est une mauvaise image pour les victimes qui trépignent d’impatience de connaître les auteurs et commanditaires de ce bain de sang au stade de Conakry en 2009.
« Quand j’ai vu l’image, je me suis posée la question de savoir qu’est-ce qui se passait ? Quand j’ai écouté l’explication du ministre de la Justice d’un côté, j’ai apprécié l’idée de prendre en charge les prisons et surtout les prisonniers. Qu’on essaie de les humaniser parce qu’ils peuvent être incarcérés en tant que malfaiteurs et si on arrive à changer la situation dans les prisons, cette personne peut être une bonne personne et regretter pourquoi elle s’est même comportée mal. C’est quelque chose qui est très important, si on arrive à instaurer cela chez nous », déclare d’entrée la présidente de l’AVIPA avant d’exprimer son regret de voir le ministre de la Justice s’afficher avec Moussa Dadis Camara et son ancien aide de camp, tous les deux accusés dans le massacre du 28 septembre.
« Mais ce qui m’a un peu serré le cœur, c’est quand je vois que c’est les présumés auteurs des massacres du 28 septembre qu’on a privilégiés. L’honneur qu’on leur a accordé pour participer à ce match. Je me dis que je ne sais pas ce qui se passe ? Quand le ministre dit qu’il est en train de faire une réconciliation entre le capitaine Dadis et Toumba Diakité, je pense que ce n’est pas le moment de faire une réconciliation à partir du moment où le procès est en cours. A moins qu’on essaie de faire une réconciliation et arrêter le procès parce que tout cela peut nous déranger dans la tête. Les victimes m’ont appelé pour me demander: madame, est-ce que vous avez vu ça ? Moi, ça m’a un peu bouleversé. Il (ministre de la Justice ndlr) a expliqué pourquoi il l’a fait. Cela n’engage que lui mais seulement nous victimes, on ne se sent pas très à l’aise par rapport à l’image. De mon côté, je n’ai pas beaucoup apprécié l’idée avec les accusés. Moi, j’aurais préféré qu’il prenne des prisonniers qui ne sont pas connus. L’image n’est pas jolie d’abord pour lui, pour le procès et pour les victimes aussi. Parce que les victimes ne sont plus à l’aise », regrette Asmaou Diallo.
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com