Quatre (4) Guinéens sur 10 vivent dans une pauvreté élevée en Guinée, selon le rapport de Stat view international
L’ONG Stat View international a publié ce vendredi, 24 mars, 2023 à Conakry son rapport sur l’égalité entre les genres et les conditions de vie des Guinéens. Il s’agit de la deuxième dissémination des résultats des enquêtes afrobarometer round. Selon les données, il existe une véritable discrimination des femmes en terme d’accès au droit foncier entre autres vis-à-vis des hommes.
D’après les résultats de ces enquêtes menées au mois d’août 2022, à tous les niveaux, les femmes sont assujetties et reléguées au second plan. D’abord en terme d’accès au droit foncier, le constat est sans appel.
<< Les Guinéens adhérent aux principes d’égalité dans l’accès à un emploi au foncier. Cependant, peu de citoyens disent que les femmes et les hommes ont un égal accès au foncier de leur pays. Ce qu’on constate déjà, c’est que l’accès au foncier, donc à la terre est un droit reconnu pour tout le monde, homme et femme. Mais il y a des inégalités écrasantes à ce niveau-là, parce que les hommes ont plus d’accès aux terres que les femmes. Il est plus difficile pour nos mères, nos sœurs et nos épouses d’avoir accès à la terre par rapport aux hommes. Déjà, il y a un problème au niveau du foncier, une inégalité d’accès donc au foncier. Seulement 39% des répondants disent que les femmes et les hommes ont le même droit de posséder des terres et d’en hériter dans le pays>>, selon le compte rendu du Directeur général de cette structure.
L’inégalité d’accès à l’éducation reste le grand défi lié aux genres, selon le rapport. Sur ce point, les femmes sont confrontées à une inégalité écrasante contrairement aux hommes.
<< Les hommes ont profité plus de l’éducation secondaire et poste secondaire par rapport aux femmes en Guinée. Ce qu’on a constaté à travers nos résultats, c’est qu’à partir de l’enseignement secondaire jusqu’à l’université, il y a quand même une différence importante et significative en terme d’inégalité entre les garçons et les filles qui franchissent l’étape de l’école primaire, pourquoi pas du secondaire pour aller à l’université. Ça veut dire que beaucoup de filles démarrent l’école primaire, mais peu d’entre elles arrivent à accéder à des niveaux plus élevés qui sont donc les niveaux secondaire et poste secondaire par rapport aux garçons>>, indique Dr. Aliou Barry.
En terme d’accès à des postes de prises de décisions, il y a aussi un gap qui pèse sur les femmes, explique le DG de Stat view.
<< Vous regardez le gouvernement, vous regardez nos institutions républicaines, vous jetez coup d’œil dans l’administration publique d’une manière générale, les femmes c’est vrai qu’elles ont de plus accès à des postes, mais est-ce que ce sont des postes déterminants ? Est-ce que ce sont des postes où leurs décisions pourraient être des décisions influentes ? On dirait non ! L’autre inégalité, c’est l’inégalité en milieu professionnel. Il est très difficile pour les filles d’avoir accès à certains types d’emplois professionnels. Et même quand elles ont accès à ces emplois, en terme de rémunération, ce ne sont pas les femmes comparativement aux garçons>>.
Sur la question liée à la promotion des femmes, les résultats disent que de nombreux Guinéens pensent que le gouvernement ne fait pas assez. Et les avis sont divergents, à en croire Dr Aliou Barry.
<< Pour le moment, ceux qui pensent qu’ils sont en train de bien faire, représentent 46%. Et 53% pensent que malheureusement, le ministère de la Promotion Féminine n’est pas en train de faire assez pour essayer de réduire le gap des inégalités entre les hommes et les femmes>>, indique-t-il.
En terme de la possession d’actif, les chiffres de start view font froid dans le dos.
<<Quatre-vingt-seize (96%) des hommes ont un téléphone portable et chez les femmes, c’est 87%. L’autre résultat, c’est avoir accès à un moyen de déplacement. Ceux qui ont la voiture ou la moto, c’est 47% des hommes contre seulement 15% des femmes>>, explique-t-il.
En ce qui concerne les conditions de vie des Guinéens, la majorité des citoyens selon le rapport estiment que le gouvernement ne fournit pas assez d’efforts dans la gestion de l’économie, l’amélioration des conditions de vie des pauvres, la création d’emplois, la réduction des faussés entre les riches et les pauvres et la stabilisation des prix.
<< Quatre (4) Guinéens sur 10 vivent dans une pauvreté élevée. La majorité des citoyens guinéens ont régulièrement manqué en revenu espèce. Les 88% ont passé un jour sans aucun sou en poche. 65% des guinéens se plaignent du manque de soins médicaux, manque d’eau potable 62%, de nourriture 53%>>
Au regard de tout ce qui précède, l’ONG stat View international demande au gouvernement de s’impliquer davantage pour inverser la donne.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com