Bilan annuel du CNRD en 2023: « L’impunité a diminué, les tueries pendant les manifestations persistent malheureusement »
L’année 2023 s’en est allée avec de nombreux événements qui ont retenu l’attention des Guinéens dans de nombreux secteurs d’activités. Mais sur le plan politique, notamment dans le cadre de la gouvernance du CNRD, le bilan semble mitigé, selon certains acteurs politiques. C’est le cas du président du parti Bloc pour l’alternance en Guinée.
Selon Abdoulaye Sadjo Barry, la gouvernance de la junte guinéenne au compte de l’année 2023 a été à la fois positive et négative. Dans certains secteurs comme celui de la justice et des infrastructures dit-il, il y a de quoi s’en féliciter.
« Quand on prend la justice en général, il y a eu un certain progrès. L’impunité a diminué. Ce a quoi on pouvait se permettre avec le régime passé, notamment aller s’arrêter publiquement pour insulter les ethnies et inciter à la haine ethnique, le régime là, a visiblement combattu ce fléau. Il y a certes eu des répressions, on a tiré encore sur des Guinéens, ce qui est malheureux, mais quand même, ce régime s’est permis d’arrêter des hommes de tenue pour avoir fait usage des armes contre la population. Ce n’est pas suffisant, mais il y a une amélioration par rapport au régime passé », a-t-il laissé entendre avant de poursuivre en ces termes :
« Sur plan infrastructures, ils ont fait beaucoup pour soulager la population. Parce qu’avec le régime passé, la Guinée avait fini de se retrouver dans l’immobilisme total, l’incapacité même de se déplacer de Conakry à Kindia. D’ailleurs à l’intérieur du pays où il était encore très difficile de se déplacer, ils ont beaucoup fait en peu de temps pour pouvoir ouvrir des voies, pour pouvoir rendre praticables certaines routes et rendre l’intérieur beaucoup plus accessible. Çà c’est quelque chose de positif », a-t-il félicité.
Cependant dans le cadre des décisions politiques prises par le gouvernement CNRD, il y a eu des manquements regrette l’acteur politique. Parmi ces manquements, figurent les restrictions de certains médias du pays.
« Sur le plan politique, c’est là où il y a eu des failles. Les militaires qui sont au pouvoir sont de la génération qui est très fâchée par rapport à la gestion des anciens cadres. Donc ils ont engagé une certaine politique un peu répressive à l’égard de ces anciens. Ils ont voulu mettre en place un système juridique pour juger des crimes économiques et même des crimes de sang. Et malheureusement pour les crimes de sang, ils ne sont pas allés très loin. Il y a eu beaucoup de restrictions de liberté par rapport aux médias et aussi malgré tout, les tueries pendant les manifestations sociopolitiques persistent malheureusement », a-t-il déploré.
Tout de même, Abdoulaye Sadjo Barry appelle le CNRD à rectifier ce tire pour cette année 2024.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com