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Coup d’État au Niger : Lansana Kouyaté y voit la « main noire » de l’ancien président Mahamadou Issoufou

Depuis la prise du pouvoir par la garde présidentielle au Niger, de nombreux observateurs non des moindres tentent de donner des explications sur les raisons de ce coup de force. Si pour certains les raisons de l’éviction de Mohamed Bazoum sont pour l’instant difficiles à élucider, d’autres ont, cependant, une idée sur l’instigateur de ce coup d’État militaire. C’est le cas notamment de l’ancien Premier ministre guinéen et président du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN).

Lansana Kouyaté y voit la « main noire » de l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou : « En tant qu’ancien de la CEDEAO et de toutes les organisations qui s’occupent du maintien de la paix, ce n’est pas du tout facile. Premièrement, quitter le pouvoir sans le quitter ça peut créer des problèmes plus graves qu’on le croit. La garde présidentielle qui a fait ce coup était celle du précédent président. Celui qui est venu après le président Issoufou est du même parti que le président Issoufou, c’est une continuation. Mais le partant prend les gardes de fourre. Dès lors que tu les prends, tu dis à ton successeur de garder ceci ou cela. Ça a été le cas du 1er Premier ministre de Bazoum, ça a été le cas de la garde présidentielle, tout cela est une réalité. Maintenant, il y a eu des anicroches entre la garde présidentielle et le président Bazoum. A plusieurs reprises, il voulait s’en débarrasser, ça n’a pas marché parce qu’il y avait une sorte d’épée Damoclès et ce qui allait s’en dire, c’était à qui tirerait le premier, voilà comment il a été renversé. Mais pourquoi l’armée a rejoint très rapidement le coup d’État ? Quand on analyse cela, on aura encore des profondeurs de cette crise », estime-t-il.

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Par ailleurs, Lansana Kouyaté estime que la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne devait pas utiliser dès le début la force :

« Quand à la CEDEAO, les méthodes sont très rodées là-bas. Il fallait d’abord que la CEDEAO n’emploie pas le mot usage de la force dès le début. Je rappelle que la première organisation qui s’occupe de la paix et de la stabilité du monde, c’est les Nations-Unies à travers le Conseil de sécurité qui opère d’abord sous le chapitre 6, c’est-à-dire le chapitre de la diplomatie : l’envoi des émissaires, les avertissements, l’envoi des envoyés spéciaux. Quand cela ne marche pas, on monte d’un cran en mettant le pays sous embargo. Si cela ne marche pas, en dernier ressort, on fait appel au chapitre 7 qui est la limite. C’est en ce moment qu’on utilise la force. À la CEDEAO, ça ne se faisait pas comme ça », a-t-il fait savoir.

 

Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com

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