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A la barre, Damaro Camara explique : « Comment les 15 milliards de francs guinéens ont été utilisés ? »

Poursuivi pour des faits de détournement de deniers publics, l’ancien président de l’Assemblée nationale guinéenne a comparu ce lundi, 9 octobre 2023 devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) pour donner sa version des faits.

A la barre, Amadou Damaro Camara a laissé entendre que les 15 milliards de francs guinéens portant sur la construction de la future Assemblée nationale n’ont jamais été détournés. L’ex président de la neuvième législature explique que ce fonds a été accordé à l’Assemblée nationale comme subvention contenue dans le volet investissement.

A l’en croire, une grande partie de ce montant a été utilisée pour la viabilisation du terrain. Mais, dit-il, « en plus de la viabilisation du terrain, les chinois ont demandé à ce qu’il y ait une ligne spéciale de haute tension avec un transfo autonome sur le site et qu’il y ait aussi de l’eau en abondance pour leur travail. J’ai écrit à l’EDG qui a évolué, parce que la ligne devait partir du centre émetteur à Koloma, EDG a évalué à 750 millions de francs guinéens. J’ai fait la commande des travaux et j’ai payé les 750 millions. On a écrit aussi à la SEG, elle a évolué à 350 millions de francs guinéens qui ont été payés. J’ai appelé deux ou trois sociétés pour évaluer (la viabilisation). Les montants étaient tels qu’on ne pouvait pas les supporter, surtout qu’il fallait payer à l’avance », a expliqué l’ex président de l’Assemblée nationale.

C’est en ce moment, dit Amadou Damaro Camara qu’il a fait recours à la société de Kim, un des ses coaccusés qui a rejeté l’offre pour un premier temps, parce qu’il aurait travaillé pour d’autres institutions sans être payé. De tractation en tractation, fait-il savoir, l’entrepreneur a accepté le marché.

« Il m’a fait une proposition d’environ 2 milliards et quelques. J’ai payé 1 milliard 800 millions de francs guinéens. A un moment donné, il m’a dit qu’il va arrêter parce qu’il a sous évaluer les travaux. D’après lui, il était à plus de 150 camions de gravats jetés hors de Conakry. Nous le bureau, nous avons voulu faire une clôture définitive autour du terrain. Mais toutes les clôtures proposées étaient en dehors de notre budget. C’est comme ça que je lui ai demandé de nous faire une clôture provisoire, mais comme le quartier était chaud, il fallait faire une clôture en IPN. Il a aussi construit deux hangars pour la gendarmerie qui surveillait les lieux. Il y a eu même un opérateur qui nous a offert deux forages sur le terrain qu’on a pas facturés», a-t-il déclaré.

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Pour l’ex président de l’Assemblée nationale, l’utilisation des 15 milliards ne relève même pas de la comptabilité mais d’une équation digne de l’école primaire. Car, explique t-il, six (6) milliards restaient dans le compte. A cela, s’ajoutent les 3 milliards qui ont été payés sur le site. C’est ce qui fait les 9 milliards de francs guinéens, dit-il.

Les 6 milliards de francs guinéens restants, déclare Amadou Damaro Camara, il aurait utilisé ce montant pour payer les primes des députés qui réclamaient déjà leurs primes de session.

« Nous avons clôturé la session ordinaire de l’Assemblée le 05 juillet 2021. Nous avions trois mois de vacances parlementaires jusqu’au 05 octobre. Au plus tard habituellement jusqu’au 10 juillet, nous avions habituellement la subvention trimestrielle de juillet, août, septembre qui permet aux députés et au personnel d’aller en vacances. Pour ce qui est de la gestion en 2021, le président avait bloqué tous les paiements, y compris à l’assemblée nationale. Tout le mois de juillet, nous n’avons pas eu de prime. C’est vers le 15 août que 15 milliards ont été payés, pas pour les primes mais l’aide à la construction du siège. J’ai envoyé des émissaires vers le président qui m’a dit non. C’est en ce moment que des collègues du bureau m’ont dit : prennons la prime des députés dans l’argent à notre disposition. Et quand le Chef paiera les primes, nous allons restituer les fonds parce qu’on ne pouvait pas faire la rentrée d’octobre sans que ces primes ne soient payées. J’ai ainsi ordonné qu’on prenne sur les 12 milliards à peu près qui restaient pour payer les députés », a-t-il expliqué.

A la barre, l’ex président de la neuvième législature précise que toutes les pièces justificatives de ces différents paiements existent et auraient été remises aux enquêteurs de la Direction centrale des investigations judiciaires.

 

Depuis la CRIEF, Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com

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