Le retrait des agréments et le démantèlement des installations des quatre médias privés en Guinée par les autorités militaires ne laisse pas indifférent les acteurs sociopolitiques guinéens. Amadou Thierno Diallo, ancien ministre de la Coopération et de l’Intégration Africaine du régime déchu d’Alpha Condé se dit surpris de ces décisions des autorités militaires.
Dans sa communication, l’ancien ministre d’Alpha Condé a indiqué que ces mesures suscitent en lui quelques réflexions.
« Avant de prendre et d’appliquer une telle décision, a-t-on pensé aux conséquences sur les emplois détruits ? Chauffeurs, électriciens, nettoyeurs, cameramen, et bien d’autres se retrouvant soudainement plongés dans la précarité ? Il semble que seules quatre radios n’étaient pas en conformité avec les cahiers des charges sur plus d’une dizaine qui poursuivent leurs activités ? Je m’interroge. Au cas où les employés des radios fermées rejoignaient l’une de ces radios « en règle », ne risquerait-elle pas à son tour d’être sanctionnée pour non-respect des mêmes cahiers des charges ? Seul l’avenir nous le dira », a-t-il déclaré.
Dans tous les cas, estime l’ex ministre Amadou Thierno Diallo, « si l’objectif réel est de museler certains journalistes, cette approche est inappropriée. Ils disposent aujourd’hui de multiples plateformes pour diffuser leurs idées, grâce aux avancées technologiques ».
Dans ses réflexions, l’ex fonctionnaire international rappelle que les médias constituent le quatrième pouvoir dans une démocratie ou dans un pays aspirant à la démocratie. L’État a donc, selon lui, le devoir de réguler le secteur pour éviter tout dérapage, mais aussi de renforcer les capacités des acteurs médiatiques à respecter l’éthique et la déontologie.
Dans ce bras de fer tendu entre les autorités et les médias, l’ex ministre Amadou Thierno Diallo pense « qu’on utilise une option nucléaire pour régler un problème d’incompréhension et de divergence de points de vue ». Pour lui, « une approche plus mesurée serait préférable. S’inspirer de la tradition du dialogue sous l’arbre à palabres, comme le pratiquaient nos ancêtres, permettrait de trouver une solution acceptable pour tous », a préconisé l’ancien ministre guinéen de la coopération et de l’intégration africaine.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com
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