Desserte en eau potable en Guinée : « Il faut plus de 2 milliards de dollars pour donner de l’eau à la population jusqu’en 2040 » (Patrick Pépé Loua)
Qualifiée de château d’eau de l’Afrique de l’Ouest par le fait que plusieurs cours d’eau et fleuves y prennent leurs sources, la Guinée est l’un des rares pays où l’eau reste une denrée rare. Conscientes de cet état de fait, les autorités guinéennes de la transition veulent changer la donne. A en croire le conseiller chargé des questions de l’hydraulique auprès du ministre de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, il faut 2 milliards de dollars pour donner de l’eau aux populations jusqu’en 2040.
Patrick Pépé Loua, puisqu’il s’agit de lui, indique qu’un travail de fond est en train d’être mené sur le terrain : « L’accès à l’eau potable a besoin d’investissements importants. Mais pour la mobilisation de ces investissements, il y a un canevas sûr. Nous sommes dans la dynamique de la mise en œuvre de ce canevas. D’abord, la première des choses, c’est la volonté affichée de l’autorité politique, c’est une première dans notre pays. Deuxième élément, la volonté est là mais il faut avoir les outils pour vous permettre de rechercher le financement dont nous avons besoin. Nous avons organisé le forum national de l’eau. Ça nous a permis de mettre en place ou bien d’approuver de manière consensuelle une feuille de route qui donne la dimension des investissements à mobiliser. Il y a eu des annonces à travers les bailleurs de fonds, il est question de mobiliser ces fonds. C’est l’occasion pour nous à travers ce congrès de finaliser le travail que nous avons commencé à travers l’élaboration du schéma directeur et à travers la mise en œuvre de cette feuille de route », a-t-il martelé avant de poursuivre :
« Il faut plus de 2 milliards de dollars pour vraiment donner de l’eau à la population guinéenne jusqu’en 2040. Il y a des questions qui se posaient par rapport au manque d’eau dans des structures. La problématique est nette, si je prends le cas spécifique de Conakry, nous avons un besoin de 400 000 mètres cubes d’eau, mais on ne produit que 150. Ça veut dire que si aujourd’hui on voudrait donner de l’eau 24h/24 à la population de Conakry, c’est seulement Kaloum et Dixinn qui pouvaient avoir de l’eau, les autres n’auront pas. Comme disait quelqu’un, il n’y a pas de priorité en matière d’eau. On est obligés de donner par intermittence. Ce problème va être résolu si nous parvenons à faire un investissement à la hauteur et à la dimension de la problématique du besoin », a-t-il décalé.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com