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Recrudescence des attaques sur la Route Nationale Boké-Conakry: des chauffeurs dénoncent l’inaction des autorités

A Boké, les chauffeurs de taxis ne cachent pas leurs inquiétudes suite aux récentes attaques armées enregistrées sur la Route nationale Numéro 3. Il y a quelques jours, des hommes lourdement armés ont intercepté plusieurs véhicules de transport en commun et des biens matériels et une importante somme d’argent a été emportée par les malfrats.

Aujourd’hui, la peur continue de prendre d’assaut des usagers sur ce tronçon, surtout pendant la nuit. D’ailleurs, ils dénoncent l’inertie des agents postés dans les différents barrages. Car récemment, quatre hommes lourdement armés ont tendu une embuscade aux véhicules UTA entre Yonya et Bawa. Une attaque bien ciblée et coordonnée, selon Moussa Camara, un des chauffeurs témoins de la scène.

«C’était à 04 heures du matin, ils disent d’éteindre les phares sinon ils vont tirer sur celui qui refuse d’obtempérer. Ensuite, ils ont commencé à demander où était l’argent, en inspectant les véhicules. C’est là qu’on a compris que ce n’était pas les BRB et que c’était des bandits qui nous braquaient. Mais ce que j’ai constaté, ils étaient en communication au téléphone ce lui qui donnait les indications sur le véhicule. Finalement, ils ont ouvert le coffre, ont pris de l’argent, les téléphones et tous les autres objets de valeur », relate Moussa Camara, chauffeur UTA.

Juste après, une autre attaque s’est produite le lendemain. Cette fois-ci , c’est à Kolia, à environ 20 kilomètres de la sous-préfecture de Kolaboui. Selon nos informations obtenues d’une source locale, ce jour-là, les bandits ont réussi à emporter plus de 400 millions de francs guinéens.

« c’est devenu dangereux pour nous qui voyageons la nuit parce qu’après, c’est une autre attaque qui a été enregistrée sur cette route. Là également, ils ont pris 400 millions. On a appris que le propriétaire venait de vendre un terrain litigieux à Sangaredi. Donc c’est à partir de là qu’il a été signalé. Mais l’on se demande comment ces gens-là peuvent opérer alors qu’ils y a beaucoup de barrages. Si c’est eux, ils ne contrôlent pas parce qu’ils sont complices. Mais si c’est nous, ils nous retirent de l’argent, même si nos papiers sont au complet. C’est révoltant ce qui se passe dans ce pays », s’indigne Ibrahima Bangoura, chauffeur.

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Si les coupeurs de route réussissent souvent leurs coups, c’est parce que quelque part qu’ils bénéficient d’une complicité au niveau des points d’embarquement, soutient Malick Bah, secrétaire général adjoint de l’union des transporteurs.

« Cela ne fait aucun doute, ces malfaiteurs ont des complices partout. Comment ils peuvent savoir c’est telle voiture qu’il faut fouiller pour prendre l’argent. Face à cette situation j’appelle tous les chauffeurs UTA à changer de stratégie, en évitant de bouger la nuit. Il faut attendre à 06 heures pour bouger comme ça il y a moins de risques », a-t-il suggéré.

Ces attaques perpétrées en pleine nuit contre des chauffeurs relancent le débat sur l’importance des points de contrôle érigés tout au long de cette route nationale. Car les bandits opèrent librement sans être inquiétés, causant d’énormes pertes aux usagers.

 

Boké, Bailo Bah pour siaminfos.com

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